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Genèse

INTRODUCTION

Les idées de l’artiste Claude Domec (1902-1981) offrent, dans la cacophonie du parler de l’art au XXIe siècle, la clarté de vue d’un provocateur. Ses peintures sont une invitation à rencontrer le mystère et l’effort d’exploration à partir d’une attention sereine et soutenue.
Formé selon les préceptes de l’éducation classique française du début du XXe siècle, Claude Domec a d’abord parcouru les galeries miroitantes du Surréalisme. Bien qu’il fût un ami proche du poète Robert Desnos (1900-1945), avec qui il avait l’habitude de s’entretenir, il n’a jamais adhéré à la «pensée de groupe» du père du surréalisme, André Breton.
Domec était, durant une brève période des années 1930, un «observateur participant» au développement du mouvement surréaliste à Paris. Néanmoins, comme le souligne Pierre Granville: « [Domec] était détaché de ce groupe … » et « sa qualité visionnaire est sans équivoque, son regard sans prétention plonge au-delà du monde silencieux qui nous entoure ».1

L’origine de ce projet prend sa source dans un événement particulier. En septembre 2017, la petite-fille de Claude Domec, Mathilde Rousseau Domec, me fit découvrir l’œuvre de son grand-père. Archivés avec soin à l’étage supérieur de la maison familiale des Domec, dans le village de Marnay-sur-Seine, se trouvaient les peintures et croquis de Claude Domec. Plus je passais du temps devant ses peintures, rencontrant chacune d’elles comme on rencontrerait un ami inconnu pour la première fois, plus je me laissais habiter par l’esprit d’un artiste qui avait vécu de manière authentique durant l’une des périodes la plus turbulente et destructive de l’histoire du XXe siècle. Jeune garçon, Claude Domec grandit témoin des campements de troupes à Marnay-sur-Seine pendant la Première guerre mondiale. En exil aux États-Unis durant la Seconde guerre mondiale, il est rentré en France en 1946. Il n’a jamais perdu la faculté de s’intéresser à tout ce qui l’entourait.
Très en avance sur son temps dans sa réflexion sur l’importance de l’interdépendance entre l’environnement, le rôle crucial des abeilles et de celui des arbres dans le maintien de la vie, il manifestait une grande sensibilité aux rythmes de la Seine.

En tant qu’artiste, je voulais en savoir plus sur lui, son œuvre, son travail, sa pensée. En janvier 2018, j’ai commencé un projet de traduction avec Emmanuelle Pourroy, directrice de l’éducation à l’Alliance française à Denver, dans l’État du Colorado, sur une interview approfondie que Claude Domec avait accordée vers la fin de sa vie. La traduction fut [2] terminée en mai 2018. Au cours de ces quatre mois de travail de traduction intense, ma façon de penser et mon travail en tant qu’artiste ont été élargis, confrontés et renforcés par les mots de Claude Domec.
Profondément reconnaissante, je souhaite partager ceci avec tous ceux qui, dans la communauté mondiale, continuent de se soucier des arts.


1. Granville, Pierre. 1981. Conservateur de la Section d’Art Moderne et Contemporian au Musée des Beaux-Arts de Dijon.
2 Traduit du français à partir de l’interview accordée aux Cahiers Bleus. Printemps-été 81. Publié par le centre culturel Thibaud de Champagne Maison du Boulanger, rue Champeaux, 10 000 Troyes, France.

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